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L'AMOUR N'A QUE NOS CORPS 

Poème pour la scène écrit à quatre mains avec François Coudray.

 

François Coudray est talentueux généreux et multiple. Je lui dois beaucoup. Je l'ai d'abord connu en tant que chanteur au sein du choeur Mikrokosmos avec lequel je collabore depuis quelques années. Puis j'ai découvert sa poésie. je lui ai proposé de venir écrire avec moi sur un projet d'adaptation très libre d'Eloïse et Abélard, inspiré par le roman de Christiane singer. Projet très vite abandonné pour cet objet poétique non identifié. Avant même la fin de cette écriture, il s'est joint à notre groupe d'Impatiences, et je l'ai découvert violoncelliste et comédien. Il est aussi un grand amoureux, avec de belles prédispositions pour le bonheur. (Pas mon amoureux, hein, pas de confusion !)

Je souhaite qu'il pose bientôt une page sur lui dans ce blog, mais il est très très occupé !

 

Ce texte n'est pas encore publié dans son intégralité à ce jour.

 

Vous en trouverez les premières pages dans Les citadelles N° 18.

 

En voici un extrait.

 

 

... / ...

 

Le corps,
la femme,
gorge offerte tête lâchée
les yeux vagues dans l'infini du ciel sans le voir...
la bouche ouverte offerte,
un cri sans émotion que nul n'entend...
le silence d'un cri qui chante, ténu, le vide immobile l'absence immobile l'amour immobile...
le chant ténu silencieux et sans âge, le chant immobile immodulé qui porte vers le large du lointain sans horizon le désir sans objet sans attente sans émotion...
le désir immobile.

 

sable temps délité corps érodé et l’inlassable râle rauque et profond la mélodie infime et lumineuse
aiguë
le souffle à l’œuvre la mort bien vivante

 

face à la mer

 

Le sable du temps en un jet lent régulier inexorable,
le sable du temps venu de très loin,
le sable qui fuit la main du Dieu Zénith et perpendiculaire,
le sable s'écoule dans la bouche qui bée, pénètre la gorge offerte encore et encore et ne l'emplit jamais.

 

La femme réceptacle chair et sang de poussière lumière immobile comme fanée,
la femme sans âge de l'amour immobile du désir sans objet que traversent les sables, qui la trouvera ? qui la mordra ?
et sous les dents la femme sera-t-elle sables ? chair et poussière ? lumière et sang ?

n'être plus que le sable traversé du temps corps délité enfoui évaporé
la mort réconciliée
le souffle à l’œuvre

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