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DU COQ À L'ÂNE - 

Un monologue de Jean-Frédéric Vernier, écrit pour moi.

 

Sortant de 3 ans de travail sur le Livre de la Pauvreté et de la Mort, j'avais demandé à Jean Frédéric de m'écrire quelque chose de simple, de bêêêête !!! que je puisse jouer seule et partout sans me prendre la têêêête ...

Il a pondu cette histoire d'une fille qui se voulait, se veut chanteuse, comédienne, artiste avec un grand A, mais qui, pourquoi ? comment ? d'auditions ratées en amours déçus continue sans amertume de shampouiner des caniches, de goûter des surgelés, et se contente de chanter dans sa cuisine...

J'ai voulu plus que trois chansonnettes et j'ai demandé à François Lebègue, clarinettiste de partager le plateau avec moi. Naïvement je pensais qu'une clarinette serait légère et plus facile à mettre en scène que le piano à queue du Livre... Erreur !!! 3 clarinettes, 3 pieds, des tabourets, ce qui se joue assis, ce qui se joue debout...

Et puis, la fameuse place du musicien sur un plateau, est-il là ? ne l'est-il pas ? pas facile de répondre.

Toujours est-il que, le talent de comédien de François se révélant répétition après répétition, il est devenu l'ange intérieur de Karine (mon personnage). Ils sont devenus une sorte de vieux couple, complice et chamailleur, qui ne craint ni l'osmose ni la contradiction.

Ce monologue est devenu un duo.

Au texte initial, j'ai inséré, avec la bénédiction de Jean-Frédéric, des morceaux de chansons existantes qui se sont mêlées aux comptine qu'il avait écrites. Des chansons qui comptent pour moi, comme La chanson du Geôlier de Prévert et Kosma, qui sera aussi dans mon prochain spectacle si j'arrive à le monter.

D'improvisation en improvisation, dirigées par François, la musique s'est élaborée entre musiques originales et arrangements très personnels.

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A notre duo ( François et moi ), est venu se greffer Samiha Driss.

Samiha est plasticienne. Elle avait suivi les ateliers corps-accueil, (cette forme de relaxation par le toucher que j'ai développé à partir du Body Weather Lab de Min Tanaka ). Puis nous avions collaboré aux carnets du Livre...

Je lui ai proposé de faire les costumes. Je lui racontais l'histoire des vêtements, ce qu'ils représentaient pour nos personnages, je lui proposais des bases de vêtements chinés chez Emmaus, nous choisissions ensemble dans notre stock de récup des couleurs, des motifs, et puis je la laissais, et je découvrais quelques temps plus tard ce que c'était devenu.

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Au trio est également venu se joindre Roland Zimmerman, un touche à tout, charpentier, vidéaste, chanteur, qui a accepté de construire la cuisine de Karine.

Je voulais du carton, solide, léger et... pliable. une cuisine minuscule comme le sont les cases que nous réserve, quand on ne se défend pas, la société. Une toute petite cuisine sur un grand plateau, grand comme le potentiel de Karine, grand comme ses rêves.

Et il l'a fait.

Samiha l'a peinte, avec des couleurs vives, des contrastes, de l'amour, de la gaité.

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Il ne manquait plus qu'un jardin, une forêt, une jungle...

La pièce de Jean Frédéric nous montre en effet Karine passer de 8 ans à 15, de 15 à 20, puis... puis... jusqu'à 40. Ensuite, plus d'anniversaire, plus d'âge, Karine commence sa vie rêvée au pays imaginaire de Malindéré.

Samiha a repris les cartons, le cutter, les couleurs et les pinceaux. La jungle a pris vie. Et vous savez quoi ? Bruce Lee vivait là bas ...

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Last but not least, Walter Pace, complice de longue date est venu mettre en lumières le vide et le plein, l'enfance et les cheveux blancs, l'ombre et l'éclat.

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"Où vas-tu, beau geôlier ? avec cette clef, tachée de sang ?

Je vais délivrer celle que j'aime, s'il en est encore temps ..."

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"Chaque transaction isolée respecte la loi de l’échange des marchandises exactement, le capitaliste achetant continuellement la force de travail, le travailleur la vendant continuellement

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"Parfois, je m’interroge… C’est quoi, une femme ? Un être humain qui met au monde les enfants ? … La femelle de l’homme ? Je ne sais pas, maman ne m’a rien dit, ne m’a rien appris. Comment font-elles, les femmes, pour tracer leur chemin ? Comment se maquillent-elles, parlent-elles aux hommes ? … Comment s’y prennent-elles pour rester dignes ? … Et leur corps ! Les seins, les hanches, les fesses… et puis le reste ! "

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"Afin de mieux gagner ma vie, je shampouine des chihuahuas, trois matinées par semaine, au « Palais du Chihuahua ». Les chihuahuas me révulsent."

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"Thierry la Fronde ? Bof ! Il est pas joli joli avec ses mollets de coq et ses cheveux en bataille ! Parfaitement il a des mollets de coq ! C’est ma maman qui me l’a dit, et ma maman elle est… elle est… pas comme la tienne ! Na ! La tienne, je parie qu’elle touche pas le bout de son nez avec la langue ! "

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"A Malindéré, les femmes se transforment en hyènes. A Malindéré, les hommes se transforment en lycaons.

Les hyènes, les lycaons déchiquètent leurs petits. C’est l’habitude à Malindéré. "

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